
Au Togo, entre 2015 à 2018, 1 593 enfants sont victimes de mariages précoces ou forcés, 701 enfants sont considérés comme « des enfants sorciers » et 334 enfants sont placés dans les couvents. Ces chiffres révélés par la ministre de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation lors de l’atelier bilan de la mise en œuvre des actions de lutte contre les pratiques préjudiciables aux enfants. La rencontre a rassemblé, jeudi à Lomé, les acteurs de protection de l’enfant au Togo.

Après la déclaration de Notsè, signée le 14 juin 2013 par laquelle les chefs traditionnels et les leaders religieux se sont engagés à lutter contre les pratiques sociales et culturelles néfastes affectant l’enfant, et l’acte additionnel à la déclaration de Notsè, signé le 1er mars 2016 à Togblékopé, par lequel les chefs traditionnels et les leaders religieux se sont engagés à mettre fin à toutes les pratiques favorisant le mariage des enfants sous toutes ses formes, des avancées ont été réalisées.

On peut citer entre autres, le renforcement en 2018 du mécanisme de dénonciation à travers la ligne verte Allô 1011, par le signalement des cas de violences par SMS et la mise à disposition des informations sur la santé sexuelle et reproductive, auprès des adolescents ; la mise en œuvre de 2015 à 2019, du Programme national de lutte contre les grossesses et mariages chez les adolescentes en milieux scolaire et extrascolaire au Togo, dont le processus d’actualisation est en cours ; l’élaboration en 2019, de la politique nationale du bien-être de l’enfant dont l’un des axes prioritaires vise à prévenir la fragilité des enfants à travers le renforcement des capacités des familles et des communautés et l’amélioration de la prise en charge des familles et des enfants vulnérables.
La formation en 2021 de 1650 leaders communautaires sur la protection des enfants ; la construction en 2021 à Lomé et à Kara d’un centre multifonctionnel de prise en charge holistique des survivantes de violences basées sur le genre dénommé, « One Stop Center », et deux (2) autres en construction à Kara et à Dapaong qui viennent s’ajouter aux nombreux centres d’écoute des victimes de violences basées sur le genre implantés sur l’ensemble du territoire national ; l’élaboration d’un module en compétences de vie courante pour le renforcement de capacités des adolescents et jeunes extra scolaires font partie des mesures prises depuis la déclaration de Notsè.
Avec l’engagement des leaders communautaires, des résultats ont été obtenus. Les chefs traditionnels qui ont joué un rôle primordial pour avoir ces acquis comme des enfants sortis des couvents, des solutions liées au phénomène des enfants dits sorciers…
Les chefs traditionnels regroupés au sein du Conseil national des chefs traditionnels du Togo et de la fédération nationale des cultes vaudous et traditions du Togo ont renouvelé leur engagement à accompagner le gouvernement et tous les acteurs pour relever les défis.