Les députés togolais ont adopté lundi 25 mars une nouvelle Constitution qui apportera des changements significatifs dans le pays. Désormais, le président sera choisi “sans débat” par le Parlement en congrès pour un mandat unique de six ans, transformant ainsi le régime présidentiel en régime parlementaire.
Cette évolution marque un déplacement majeur du pouvoir vers le Parlement, qui aura dorénavant le pouvoir d’élire le président de la République. Auparavant, le président togolais était élu au suffrage direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois.
En plus de ce changement fondamental, la nouvelle Constitution introduit un nouveau poste : celui de “président du Conseil des ministres”. Ce dernier aura une autorité étendue pour gérer les affaires gouvernementales et sera désigné par le parti majoritaire à l’issue des élections législatives, pour un mandat de six ans.
Cette réforme constitutionnelle vise à renforcer le rôle du Parlement et du président du Conseil des ministres dans la gouvernance du pays. Pour le président de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale à l’Assemblée nationale, Tchitchao Tchalim, cela entraînera un changement significatif dans la gestion quotidienne du pays, avec le président du Conseil des ministres devenant le représentant principal de la République togolaise à l’étranger et assumant un rôle prépondérant dans la gestion interne.
Cette nouvelle Constitution marque l’entrée du Togo dans sa Vᵉ République, un événement majeur depuis le dernier changement constitutionnel en 1992. Ces ajustements surviennent à quelques semaines des prochaines élections législatives et régionales, auxquelles l’opposition a déclaré sa participation.
En 2019, une première révision constitutionnelle avait limité à deux les mandats présidentiels, réinitialisant ainsi le compteur pour le président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après avoir succédé à son père Eyadéma Gnassingbé.