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Togo/Tabaski : Les prix des moutons en hausse, ambiance tendue à Gbossimé

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À la vieille de la Tabaski ou l’Aid El Kébir, les prix ont flambé laissant vendeurs et acheteurs sur le qui-vive. Aujourd’hui, beaucoup de pays vivent une inflation fulgurante. La crise socio-économique est ressentie partout, et le Togo n’est pas épargné. Au marché de Gbossimé, une descente de la rédaction a permis de constater que les bêtes et leurs propriétaires sont présents, mais les clients venus se procurer le mouton ne sont pas très nombreux.

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Pour ceux qui viennent devant les enclos, rares sont ceux qui mettent la main à la poche pour avoir une bête. Une flambée des prix qui n’arrange personne. Pour avoir un bon bénéfice, la spéculation est la bienvenue. Les revendeurs déplorent la rareté de la clientèle pourtant, les bêtes ne manquent pas comparer à l’année dernière.

Amidou Rafiou, éleveur et président des revendeurs petits ruminants, nous explique:

« les clients viennent mais ce n’est pas comme on l’espérait, au début on n’avait pas assez d’animaux, maintenant il y a eu beaucoup de bêtes qui sont arrivées le prix a un peu chuté. L’année dernière, il n’y avait pas beaucoup d’animaux, en plus il y avait peu d’éleveurs. Cette année, on a constaté qu’il y a beaucoup d’éleveurs et en plus les exportateurs de bétails des pays voisins viennent ajouter leurs bétails aux nôtres, et cela devient trop sur le marché ».

Les produits nécessaires à l’alimentation du bétail comme le blé ou le haricot, pour eux aussi, le prix est à la hausse. Une augmentation due à de multiples raisons.

«Les aliments pour nourrir les bêtes sont chers, mais il faut tout acheter, il y a d’abord le blé, le son de manioc, le bol de haricot. Par exemple le bol de haricot était à 1500 FCFA le sac, auparavant, aujourd’hui, on vend jusqu’à 5 000 FCFA tout ça agit sur la vente des animaux», ajoute-t-il.

Pour supporter cette augmentation, il n’a pas d’autres choix et la vente d’un animal dépend de son physique, « cela dépend si j’achète les aliments moins chers, il faut que je vende à prix bas au cas contraire si j’achète cher moi aussi, je revends cher pour m’en sortir».

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Concernant, « le prix d’un mouton, il varie en fonction de la forme, la taille, le poids. Les prix vont de 50 à 700 milles FCFA. »

Dieye Mouhamadou d’origine sénégalaise, lui pour éviter toutes les tracasseries a acheté ses bêtes à l’avance, il vient juste les récupérer, le problème majeur reste le prix.

«Moi, je me suis préparé ça fait déjà deux semaines, je suis venu chercher les moutons pour les emmener à la maison. Cette année on ne comprend plus rien. Pour avoir un bon mouton, il faut prévoir 150 à 200 milles FCFA. L’année passée, c’était abordable. Tu pouvais trouver un mouton de 110 à 120 milles FCFA», a t-il indiqué.

Mamah Moussa lui aussi jusqu’à présent n’a pas trouvé satisfaction, la faute au prix proposé par les vendeurs, mais compte tout de même en acheter quoi qu’il en coûte avec ses économies, « Je suis venu pour acheter, pour moi c’est une obligation. Cette année c’est trop cher on ne sait pas pourquoi ça a augmenté comme ça malgré le prix j’espère en avoir un pour demain je ne peux pas acheter autre chose, c’est pour ça que je compte retourné à la maison pour voir si je peux trouver de l’argent pour compléter, c’est trop cher, les prix commencent  à partir 120, 110, 150 milles en allant. Je vais chercher l’argent à la maison et revenir pour avoir une bête pour ce que j’aurai en poche, s’il prête à Dieu ».

A un jour de la fête, nombreux sont ceux qui prendront les lieux  de vente d’assaut pour tenter d’acheter à vil prix.

 

Pendant ce temps en ville, on peut apercevoir devant certaines maisons, des boeufs et même des chameaux pour la fête.

Mais comme on le dit souvent, “la fête aura lieu quelque soit la physionomie du mouton”. L’immolation du mouton est en souvenir du geste de soumission et d’adoration profonde d’Ibrahim qui sous ordre divin a voulu sacrifier son fils Ismaël. Le mouton symbolise le bélier qui a été offert comme rachat.

 

Reportage : Aimée DRAVIE

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