Une grande partie du siège de la Chambre des représentants du Libéria a été détruite hier par un incendie majeur. Le feu, qui s’est déclaré tôt mardi, a ravagé le bâtiment. De loin, on pouvait voir de grandes colonnes de fumée noire. Les secours, disposant de moyens limités, ont mis des heures pour maîtriser les flammes. Les dégâts matériels, tant sur le bâtiment que sur son contenu, sont importants.
Cependant, ce qui inquiète davantage, c’est l’hypothèse d’un incendie criminel, avancée par certaines sources officielles. Cette thèse est d’autant plus alarmante qu’elle pourrait être liée au conflit entre le président de l’Assemblée nationale et un groupe de 43 députés demandant sa destitution, une démarche que le président de l’Assemblée conteste fermement.
Le président libérien, de son côté, privilégie également la piste criminelle et a assuré que les responsables seront sanctionnés. Lors d’une conférence de presse, un responsable de la police, Grégory Coleman, a même évoqué la possibilité qu’un produit inflammable ait été utilisé pour intensifier l’incendie. Les soupçons se tournent vers les deux camps opposés dans cette affaire de destitution. Ces derniers jours, plusieurs incendies suspects ont été signalés dans le contexte de cette crise politique. Toutefois, il est difficile de déterminer quel groupe aurait pu avoir intérêt à détruire un bâtiment aussi important.
Une telle situation paraît inconcevable dans un pays comme le Libéria, qui se remet difficilement des années de guerre et manque de ressources. Les désaccords politiques entre députés, bien que courants, ne devraient jamais conduire à un acte aussi destructeur. Les députés qui souhaitent la destitution du président de l’Assemblée doivent convaincre suffisamment de collègues pour atteindre le quorum de 49 voix requis. De son côté, le président de l’Assemblée a le droit de se défendre si ce quorum n’est pas atteint.
Mais rien ne justifie un tel incendie. Si cet acte est confirmé comme intentionnel, il serait non seulement illogique, mais aussi profondément irresponsable.