Depuis le coup d’Etat en Guinée le 05 septembre 2021, le Colonel Mamadi Doumbouya semble conduire le pays à une destination que seul lui connait. Malgré les sanctions de la CEDEAO, il maintient sa proposition d’une transition de 3 ans, estimant que son pays dispose de suffisamment d’atouts pour survivre à d’éventuelles sanctions.
Plus rien n’arrête le président de la Guinée, Colonel Mamadi Doumbouya. Après le coup d’Etat l’année dernière, il a adopté un calendrier ayant fixé la durée de la transition à trois ans, a suscité l’ire de plusieurs chefs d’Etat ouest-africains. Malgré les sanctions et le souhait d’une transition courte par la CEDEAO, il avance tête haute.
La défiance de Doumbouya à l’égard de la Cedeao est d’autant plus forte que l’actuel président perçoit cette dernière comme une organisation en manque de légitimité. Il lui reproche en particulier sa timidité lors de la décision de l’ex-président Alpha Condé (2010-2021), en 2020, de modifier la constitution afin de pouvoir briguer un troisième mandat.
Pour lui son pays dispose de beaucoup d’atouts pour faire face aux sanctions. Premier atout de taille : Conakry, à la différence de Bamako, dispose d’un accès à la mer. Ses échanges commerciaux, dont l’essentiel a lieu avec des pays non-membres de la Cedeao (Chine et Inde en tête), ne devraient donc pas être perturbés par une éventuelle fermeture des frontières avec ses voisins.
La Guinée peut également compter sur sa propre monnaie, le franc guinéen. A ce titre, elle ne fait pas partie de l’ Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), et ne dispose pas d’actifs ni de réserves au sein de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) susceptibles d’être gelées par la Cedeao.
Lazarre KONDO