Dans une déclaration sur New World TV, le ministre de la fonction publique, Gilbert Bawara, a vivement critiqué les positions contradictoires du leader de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), Jean-Pierre Fabre, ainsi que l’attitude de certains membres de son parti. Au cœur de cette intervention, Bawara a mis en exergue les contradictions et l’incohérence des choix politiques de l’ANC, en particulier concernant leur participation aux institutions locales et nationales.
À l’approche des élections législatives et régionales, Jean-Pierre Fabre avait publiquement affirmé avoir tiré les leçons des politiques de boycott et de la “chaise vide” qui avaient caractérisé les actions de son parti par le passé. Selon Bawara, cette déclaration avait suscité l’espoir que l’ANC avait enfin décidé de s’engager de manière constructive dans le processus politique du pays. Cependant, à la suite des dernières élections législatives, le ministre se demande ce qui a pu changer pour que l’ANC adopte de nouveau une position de retrait et de non-coopération.
« Comment peut-on être maire, prétendre servir ses administrés, et en même temps refuser de coopérer avec les autorités légitimement établies ? » s’interroge Bawara.
Pour lui, une telle attitude reflète un mépris envers les électeurs et conduit à l’inaction et à l’immobilisme.
Gilbert Bawara rappelle qu’un maire ou un conseil municipal ne peut rien accomplir sans la coopération avec les services publics, notamment dans le cadre du Fonds d’Appui aux Collectivités Territoriales (FACT). Selon lui, refuser cette collaboration, c’est compromettre le développement local et trahir la confiance des électeurs. Il salue à cet égard le courage de certains membres de l’ANC, comme le maire Gomado, qui ont choisi de se désolidariser de la ligne officielle du parti pour s’engager pleinement au service de leur commune.
Le ministre a également soulevé plusieurs questions cruciales sur l’avenir politique de l’ANC. Il a interpellé Jean-Pierre Fabre sur la position de son parti quant à la participation aux prochaines élections régionales, municipales et sénatoriales.
« Si les conseillers municipaux et régionaux de l’ANC ne siègent pas, comment peuvent-ils prétendre représenter les intérêts de leurs électeurs ? » demande-t-il.
Selon Bawara, le silence de Fabre sur ces questions trahit une incohérence fondamentale qui déshonore la classe politique.
Gilbert Bawara a aussi exhorté les dirigeants de l’ANC à faire preuve de cohérence et de respect envers les électeurs togolais. Pour lui, seule une attitude constructive et une véritable volonté de servir le pays pourront redonner à l’ANC sa crédibilité et la confiance des citoyens.