Pour contribuer à la réinsertion des mineurs en difficulté ou en conflit avec la loi, l’association ‘’Pour le sourire d’un enfant’’ mise sur une approche singulière. En plus de l’accueil, elle initie une cinquantaine de pensionnaires à l’escrime.
L’association ‘’Pour le sourire d’un enfant’’ basée à Thies au Sénégal développe une autre approche pour insérer les enfants en conflits avec la loi dans la société.
«Qu’ils nous viennent de la rue, du Tribunal, du Comité départemental de protection de l’enfance ou d’ailleurs, ils sont placés sous Ogpm (Ordonnance de garde provisoire pour mineur) de façon à ce que tout se passe en toute légalité», précise la directrice, Nelly Robin. L’objectif ici, pour elle, c’est de «reconstruire ces mineurs et (re) responsabiliser certains parents». C’est pourquoi des visites, recherches et soutiens aux familles sont régulièrement organisés. Une tâche ardue car, selon l’association, «à Thiès, moins de 40% des mineurs sont originaires de la région».
Cette façon de faire, suivant les explications de la présidente, est en réalité une reconduction de la méthode Escrime et Justice réparatrice. Elle est employée ici à des fins préventives. L’objectif principal de Pour le sourire d’un enfant était de «lutter contre la récidive en faisant du temps de détention, un temps de reconstruction ».
«Plus de 500 mineurs y ont participé, depuis 2015, zéro récidive», souligne la direction. En une trentaine d’années d’existence, ‘’Pour le sourire d’un enfant’’ prend en charge 350 à 400 enfants par jour, et intervient tous les jours à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Thiès pour de l’alphabétisation et de l’accompagnement judiciaire notamment.
Des mineurs en détention ont aussi périodiquement la possibilité de faire de l’escrime en extérieur. Pour le sourire d’un enfant, qui bénéficie d’un financement de 250 mille euros accordé par l’Agence française de développement (Afd), est là pour faciliter la réinsertion sociale et professionnelle des mineurs en difficulté ou en conflit avec la loi. Elle a comme perspectives, notamment de proposer une politique publique de la justice juvénile, pour plus de fluidité dans le traitement des affaires des mineurs, et une politique publique de la santé mentale de la jeunesse.
Lazarre KONDO
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