La sphère des professionnels de la santé du Togo a été récemment secouée par des allégations choquantes de pratiques contraires à l’éthique au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Kara. En conférence de presse ce lundi 9 octobre 2023, le collectif des syndicats de la santé du pays a réagi vigoureusement à ces révélations et en profite pour attirer l’attention sur une pénurie de médicaments essentiels qui menace la santé publique.
Les syndicats de la santé du Togo, notamment le Synphot, le Sylasto, Synsafeto, le Synpersanto, le Synpages, le Synapreto et le Synam ont été alertés par des informations circulant sur les réseaux sociaux et dans les médias concernant des comportements inappropriés de certains agents de santé au CHU-Kara. Plutôt que de réagir immédiatement, le collectif a décidé de mener ses propres enquêtes pour vérifier la véracité de ces allégations.
Les résultats préliminaires de ces investigations ont confirmé que des transactions financières avaient eu lieu entre des agents de santé et les accompagnants des patients, une pratique strictement interdite et contraire à l’éthique médicale. Les syndicats condamnent fermement ces agissements et rappellent à tous les professionnels de la santé qu’ils doivent se conformer à des normes éthiques strictes dans l’exercice de leur fonction, évitant ainsi de devenir des intermédiaires commerciaux.
En outre, le collectif a relevé qu’au moment où ces incidents ont eu lieu, il y avait une pénurie de sérum antivenimeux dans la pharmacie hospitalière du CHU Kara, malgré le fait que cette institution soit contractualisée depuis plusieurs années. Cette pénurie n’est malheureusement pas un incident isolé, car des ruptures de médicaments essentiels sont régulièrement signalées dans les régions centrales, Kara et savanes. Ces problèmes de gestion remettent en question l’efficacité de la contractualisation des structures de santé, une approche censée résoudre ces problèmes.
Face à ces graves lacunes, le collectif exige une évaluation externe de la démarche de contractualisation, conformément à la décision du conseil des ministres du 4 mai 2022. Ils appellent également le ministre de la Santé et de l’hygiène publique à résoudre définitivement le problème de pénurie de sérum antivenimeux et d’autres médicaments essentiels à usage exclusivement hospitalier. Malheureusement, malgré de nombreuses tentatives de dialogue, le ministre n’a pas encore répondu aux sollicitations du collectif.
En réponse à cette situation préoccupante, le collectif a annoncé son intention d’organiser des assemblées générales synchronisées dans tout le pays pour deux objectifs principaux. D’abord, sensibiliser à la lutte contre les mauvaises pratiques et promouvoir la couverture maladie universelle, et ensuite recueillir les avis de ses membres sur les stratégies à mettre en œuvre pour améliorer le système de santé et garantir la mise en œuvre de la couverture maladie universelle.