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Musique : Kaporal Wisdom, 10 ans d'engagement citoyen par le slam

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Dans une interview exclusivement accordée à la rédaction de Matin Libre Togo, le slameur togolais Kaporal Wisdom a tout révélé sur sa carrière auréolée surtout du succès et d’engagement. De son vrai nom, Kounkey Ekue Hola Wisdom, l’auteur des titres à succès “Demain il fera beau”, “lettre à ma génération” ou encore “fiston”, est considéré aujourd’hui comme l’un des meilleurs dans son domaine au Togo grâce à ses œuvres qui mettent un point d’honneur sur la conscientisation de la nouvelle génération. Une génération à laquelle l’homme qui porte brillamment la flamme du slam, préconise une meilleure prise de conscience individuelle et collective pour atteindre le sommet. Il décrit ici et dans les détails, chaque étape de son riche parcours professionnel. Lisez plutôt !

 

 

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Matin Libre Togo : Kaporal wisdom qui s’est révélé au grand public à travers le festival Hot Jam, aujourd’hui de 2012 à 2022, dix ans de carrières, comment a été ce parcours ?

 

Kaporal Wisdom : Ça été un parcours de combattants, de fou et aussi de passionné. Il y a eu des hauts et des bas des moments de répits, de pression et de dépression. Il y a eu tout sauf rien, mais l’essentiel est que on a su garder le cap, on a su garder la tête haute. Il y a eu des moments où j’ai failli tout abandonner en me demandant si ça vaut encore la peine de continuer. Est-ce que ce que je fais est vraiment suivi, est-ce que mes textes sont impactants ?,  Puisque je ne fais pas dans la musique genre ambiance, c’est plus de la conscientisation. Des fois, tu as l’impression que personne ne te suit et que ce que tu fais, c’est dans le vide et que ça touche personne. Mais quand je vois les retours que j’ai par rapport à certains de mes projets que je fais je me dis mais il y a quand même des gens qui suivent et qui aiment.

Si je prends « demain il fera beau » qui a eu près de 4 reprises, « la lettre à ma génération» qui a été remixée en Italie, en Haïti, en Mauritanie au Gabon au Congo au Benin puis au Togo. Au-delà de tout ce que je fais, si l’objectif n’est sur le point d’être atteint est-ce que on aurait tous ces retours-là dans ces pays ? Si les sons arrivent dans ces pays et que les gens adoptent et adaptent à leurs réalités et que les gens se retrouvent dedans, cela signifie que quelques parts on est pas aussi mal que ça. C’est vrai qu’au Togo il est difficile d’apprécier quand c’est bon. C’est quand c’est mal que tout le monde en parle. Je me dit que si les gens n’en parlent pas c’est que c’est mauvais.

 

 

Matin Libre Togo : Pourquoi le Slam ?

 

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Il faut dire que je n’aime pas me fondre dans la masse. J’aime me différencier de tous les autres et faire quelque chose de différent. Je n’aime pas suivre les gens sur un coup de tête. Moi je suis né prince, de plusieurs royaumes où au moins quatre de mes grands-pères sont rois. J’ai grandi comme un roi quand je dis « Togbui » les gens pensent c’est juste un surnom sauf que je suis né prince et je m’attribue ce titre là, et un roi ne peut pas faire comme les autres, un roi quand il arrive il faut vraiment que la différence se fasse voir. Et il faut dire que je n’ai pas commencé avec le Slam, j’ai commencé avec la danse, j’ai fait la danse de 2004 à 2007 avant de mettre une pause et j’aurais pu faire le rap mais il faut dire que c’est le poids de ma mère qui m’a un peu influencé parce que j’ai voulu faire le rap et un jour elle m’a demandé c’est quoi le rap ? Est-ce pour me faire plaisir ou me faire entendre par mon public et ça m’a fait réfléchir. Et je me suis dit qu’elle a raison, que ce qu’elle est entrain de dire est vraiment important. Ça ne sert à rien de se faire plaisir si l’objectif derriere n’est pas peut-être atteint. J’ai diminué la vitesse et j’ai augmenté le volume et ça a donné le slam et depuis 2012 où j’ai sorti mon premier single. La carriere n’a pas commencé cette année là on a commencé par le premier single Adjoavi et depuis la sortie de ce single les retours viennent toujours puisque j’écris sur des thématiques et les gens se retrouvent facilement dans ces thématiques. Quand je parle de la dépigmentation, de l’avortement, de la lettre à ma génération de l’abus de sexe, de la drogue, de « demain il fera beau » avec des rêves derrière, de mon dernier clip « fiston » qui interpelle également à la prudence et à la vigilance de la vie qui ramene l’homme dans son contexte. Quand je prends « mélancolie » qui demande à l’homme la finalité, comment il faut se comporter dans la vie dans son thème philosophique ? Les gens se retrouvent facilement dans cette thématique ça fait que même si c’est peu de personnes qui me suivent ou qui me le font savoir ça me flatte.

 

Matin Libre Togo : Comment conseiller cette jeunesse qui rêve de grandeur sans pour autant avoir fournit beaucoup d’efforts ?

 

Je peux dire qu’il ne faut faire toute chose en son temps et apprendre à être patient. Un jour, Vanessa Wouro m’a dit, “Kaporal ne te presse pas d’avoir des choses que tu pourra avoir en dix ans, en une seule année.C’est possible tu peux l’avoir mais si tu peux l’avoir en dix en une seule année dit toi que les neuf années restantes tu ne feras plus rien et tu seras obligé de mourir parce que la nature a horreur du vide”. Faire toute chose en son temps mais cela ne signifie pas rester les bras croisés et attendre que la magie opère d’une manière ou d’une autre. Travaillez et restez concentrés. Dieu n’est pas comme les humains, il nous donne ce qu’il nous faut quand il le faut au bon moment donc apprenons à être patient. Si tu sors un premier single qui n’a pas marché cela ne veut pas dire que rien ne marchera. On a connu des artistes qui ont fait leur premier single qui est devenu un tube mais aujourd’hui ils ont disparu. De la même façon il y a des gens qui sont arrivés à faire un tube dix ans après il sont toujours là. Il faut toujours être patient et travailler, le succès viendra à un moment où on ne s’y attend pas.

 

Avez-vous des contacts avec des slameurs étrangers ?

 

Oui, il y a beaucoup de contact, il y a un mois un slameur gabonais m’a contacté pour remixer un de mes sons le titre « aller à l’école », il veut faire une version remix. Il y a des slameurs haïtiens dont je fais l’expertise quand ils ont une émission, un nouveau single ils m’envoient je fais des critiques en direct dans leurs émissions. J’ai beaucoup de contact avec des slameurs un peu partout dans le monde, c’est la famille.

 

 

Propos recueillis par Lazarre KONDO

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