
Au Togo, les femmes représentent 52% de la population, leur sous-représentation dans les sphères politiques et décisionnelles reste une préoccupation majeure. Face à cette réalité, l’ONG CAFE, sous la direction de Sonia Mokpokpo Dosseh, s’engage à renforcer les compétences des jeunes femmes en matière de leadership, d’engagement citoyen et de plaidoyer.

Dans le cadre de son projet Consolidation, renforcement du militantisme et de l’efficacité des femmes dans la gouvernance locale, financé par l’AWDF, l’organisation a initié une formation à l’endroit des femmes.
« L’émancipation de la femme est essentielle, mais il ne faut pas oublier les jeunes filles qui sont la relève de demain », Sonia Mokpokpo Dosseh.
Le constat est clair aujourd’hui. Lors des dernières élections législatives, seulement 21 femmes ont été élues sur 113 députés, représentant un maigre 18,6%. Parmi celles-ci, uniquement 3,3% sont des jeunes femmes. La situation est encore plus critique au niveau des élections régionales, avec seulement 21 femmes parmi les 179 conseillers récemment élus. Ces statistiques révèlent une sous-représentation flagrante des femmes dans les instances décisionnelles, malgré leur majorité démographique.

Pour pallier cette situation, l’ONG CAFE a initié des formations ciblant divers profils de femmes notamment les étudiantes, les commerçantes, les influenceuses, les femmes de chambre de métier, et actrices du secteur politique et de la société civile. L’objectif est de les outiller pour qu’elles puissent pleinement participer à la gestion des affaires publiques à tous les niveaux.

Paul Aga, consultant en gouvernance inclusive et formateur en leadership, a également participé à cette initiative.
« Nous travaillons sur le leadership politique et l’engagement civique des femmes, en les aidant à découvrir et à exploiter leur potentiel », a-t-il expliqué.

Selon lui, les obstacles à l’implication des femmes dans la vie publique sont souvent liés aux “archétypes sociaux” et aux traditions qui limitent leur émergence. « Il est crucial de créer un environnement politique favorable et de lutter contre les violences psychologiques et verbales en politique », a-t-il ajouté.
Abidé KPEMSI, Directrice du genre et des droits de la femme, représentant la ministre de tutelle a salué l’inititiative qui cadre bien avec la politique du genre du gouvernement togolais.
L’initiative de l’ONG CAFE vise à briser ces barrières et à promouvoir une nouvelle génération de femmes leaders au Togo. En travaillant à la base et en offrant des formations pratiques et participatives, cette initiative aspire à une inclusion réelle et efficace des femmes dans les processus décisionnels, contribuant ainsi à un développement plus équilibré et équitable de la société togolaise.