L’opposition burkinabè dénonce la suspension des activités politiques. L’Union pour le progrès et le changement, une des principales formations politiques contre le pouvoir, a saisi la justice suite à l’interdiction d’une de ses réunions.

Prévoyant une manifestation de son bureau politique le 18 février prochain à Ouagadougou, l’UPC avait écrit au ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité pour l’informer de cette rencontre.
Dans sa réponse, le colonel Boukaré Zoungrana, titulaire de ce portefeuille, a rappelé au parti de Zéphirin Diabré que le communiqué suspendant les activités des partis politiques était toujours en vigueur. Face à ce qu’elle interprète comme une interdiction de se réunir, l’Union pour le progrès et le changement vient de saisir la justice.

Selon l’avocat Ambroise Farama, la décision de suspendre les activités des partis politiques n’a aucun fondement juridique. L’avocat, également président de l’Organisation des peuples africains au Burkina Faso, estime qu’ « avec le rétablissement de la Constitution, tous les droits fondamentaux sont rétablis, dont celui de la liberté des activités des partis politiques ». La persistance du ministère à considérer que la suspension est maintenue, conclut-il, est une restriction illégale des libertés, que le juge administratif devra sanctionner.
Pour rappel, depuis le 30 septembre 2022, date du coup d’Etat qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré à la tête du pays, seules les manifestations ou les appels à manifestations pouvant entraîner des troubles à l’ordre public avaient été interdites.
La Rédaction