Togo : Les experts échangent sur la mise en œuvre duTraité sur le commerce des armes
Soixante-dix (70) experts gouvernementaux, parlementaires et de la société civile venus de 13 pays d’Afrique francophone que sont Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Madagascar, Mali, République centrafricaine, Niger, Tchad, Guinée, Iles Maurice, Sénégal et Togo prennent part depuis ce mardi 1er octobre 2019 à Lomé, à une rencontre sous-régionale sur l’incorporation des dispositions du Traité sur le Commerce des Armes (TCA) dans les systèmes juridiques nationaux des Etats francophones d’Afrique.
Initiée par le gouvernement togolais et l’Union africaine avec l’appui du Fonds volontaire du TCA, cette session de haut niveau fait suite à celle organisée à Lomé, il y a deux (2) ans sur la thématique : “Renforcement des capacités des acteurs africains sur la mise en oeuvre du TCA”.
L’intérêt de ces trois (3) jours de rencontre à Lomé est de permettre aux Etats concernés de franchir un nouveau cap dans l’optique du respect de l’esprit et de la lettre du Traité, afin d’assurer la paix, la sécurité et la stabilité des pays.
Les Etats participants auront la lourde tâche d’identifier les éléments clés du TCA à incorporer dans leurs systèmes juridiques. Ceci, pour aider les parlementaires à mieux comprendre les dispositions clés du TCA, afin qu’ils puissent faciliter l’adoption de leur législation nationale et surveiller plus tard sa mise en oeuvre par les gouvernants.
” Un milliard et demi de personnes vivent aujourd’hui dans les régions touchées par la fragilité de l’autorité de l’Etat, les conflits ou la violence liés à la criminalité. Par ailleurs, chaque année, on estime que 700 à 900.000 nouvelles armes légères et de petit calibre viennent s’ajouter aux 875 millions d’armes déjà en circulation dans le monde “, a déclaré Le général Yark Damehame, ministre de la Sécurité et de la Protection civile.
74% de ces armes à feu, a-t-il poursuivi, n’appartiennent pas à des stocks des Forces de Défense et de Sécurité, mais sont détenus par des civils.
” Ces chiffres illustrent à suffisance la gravité de la situation et l’urgence à agir. Il est évident qu’à la lumière de tout ce qui précède, nous avons l’obligation d’oeuvrer avec détermination pour établir des mécanismes robustes de mise en oeuvre du TCA, en vue de contribuer à réduire les souffrances humaines “, a-t-il souhaité.
Entre autres thématiques inscrites aux débats des travaux, figurent le ” processus d’intégration du TCA dans les systèmes juridiques nationaux “, ” les droits de l’Homme, la violence sexiste et les Objectifs du Développement Durable “, ” la lutte contre les détournements dans le transfert des armes et la coopération internationale dans la mise en oeuvre du Traité “.
Après cinq (5) ans d’existence, le traité sur le Commerce des Armes (TCA), compte aujourd’hui cent quatre (104) Etats parties, dont seulement 25 proviennent de l’Afrique.
Bernadette AYIBE