AVANT TITRE ARTICLE

Togo / Civisme : L’humoriste Gbadamassi annonce une caravane nationale du concert party

303
Affiche début Article 650x400pixel

MOOV- MOOVEMENT 350*350

L’humoriste et comédien togolais, Gbadamassi Yaya, a tenu dans la matinée du mardi 15 novembre 2022 à Lomé, une performance artistique consacrée à la “Recherche du citoyen togolais”. L’artiste a marché et sillonné la ville de Lomé à la recherche d’une identité togolaise pour le développement du pays. Cette mise en scène marque le lancement officiel de la Caravane Nationale du Concert Party dénommée « Zéro stress » qui se tiendra du 15 au 21 décembre 2022, sur toute l’étendue du territoire national.

Tiré à quatre épingles dans un joli et élégant costume, pieds nus, lampions allumés à la main en pleine journée, Gbadamassi Yaya a marché du Rond-point Douane à la Primature. L’humoriste s’est lancé à la recherche du citoyen togolais dans l’espoir de trouver le modèle qui caractérise un Togolais. Une manière pour l’artiste de mettre le 6e art au service du développement socioéconomique, à travers l’éveil de conscience.

« Quel est le modèle du citoyen togolais aujourd’hui auquel nous aspirons avoir demain pour ce pays que nous chérissons tous ? Si nous aspirons à un développement durable, il faut construire maintenant le citoyen, je ne le retrouve pas, il faut que nous le construisions. Mais avant de pouvoir construire il faut chercher. Les citoyens togolais ont oublié la citoyenneté. Le compatriote a oublié le patriotisme », déclare l’humoriste.

L’humoriste a choisi être pieds nus pour interpeller l’autorité et la population à la fois.

« Je prends le cas du 5e Recensement Général de la Population et de l’Habitat. J’estime que la population n’a pas été préparée, raison pour laquelle elle est un peu réticente à recevoir les recenseurs », a-t-il ajouté.

Affiche Milieu article 728x90pixel

« Aussi pour interpeller la base sur les services sociaux que l’Etat met en place, pendant que cette base reste indifférente. Je marche pieds nus pour savoir si la base est préparée par rapport à ce qui est mis en place pour elle. Le programme Wezou par exemple, aujourd’hui quand on demande à certains fonctionnaires d’État même ce que c’est que Wezou, ils ne comprennent pas et les acteurs à qui le service est destiné ne savent pas comment s’y prendre pour pouvoir en bénéficier. Je suis aussi à la recherche de moi. Quand je parle de moi en tant que comédien humoriste, je me cherche. Quel est mon travail ? Quel est mon devoir ? Que dois-je apporter à cette nation ? A quoi je pense ? Qu’est-ce qui se trouve dans mon imaginaire ? Donc quand je me cherche, je cherche aussi les autres comédiens, les autres humoristes, les autres chanteurs, plasticiens, cinéastes, peintres… C’est un travail qui nous interpelle, c’est un devoir ».

« Cette performance artistique est d’abord une création artistique. C’est de l’art, du théâtre. C’est une forme de théâtre qui vient aussi du Concert Party. L’art pour l’art n’est rien mais l’art pour éduquer, pour former pour informer, pour divertir c’est l’opportun aujourd’hui. Cette création s’inscrit dans le cadre du lancement de la caravane et aussi dans une stratégie de communication pour mettre en relief des actions du gouvernement et pour faire ressortir puis attirer l’attention de l’autorité sur l’art que je pratique qui n’est autre que le théâtre ».

Pourquoi la Primature ? « Il faut que je rencontre la cheffe du Gouvernement pour qu’elle me parle du modèle de citoyen togolais que nous sommes aujourd’hui ; si non, quel est le modèle. Que se passe-t-il dans la tête de ce citoyen. Maintenant face à cet état de fait, que pense l’autorité ? Comment pense-t-elle remédier à cela ? Par-dessus tout, pourquoi l’art est aujourd’hui délaissé ? Il faut que j’appelle les autorités à y travailler. Elles font partie des citoyens aussi qui doivent œuvrer pour le développement de l’art. Je suis aussi à la recherche du premier citoyen togolais. Je le cherche il faut que je le vois. Je suis un acteur culturel il faut qu’il m’écoute. Je suis comme sa langue je suis comme une partie du média qu’il doit aussi exploiter et utiliser ».

« Si je prends le cas du concert party pour lequel nous œuvrons afin de lui redonner vie, je crois que l’État doit s’y mettre puisque par exemple, les valeurs que véhiculent les dessins animés que regardent nos enfants ne reflètent pas nos réalités. Il y a des fondamentaux que ces contenus multimédias véhiculent comme message pour formater si non “zombifier” nos enfants. On ne peut pas rester les bras croisés. Je suis très content que les enfants adorent regarder le concert party, alors c’est un moyen maintenant de les sauver si non, nous allons perdre ces enfants parce qu’ils seront formatés ».

Pourquoi une Caravane Nationale du Concert Party ? « Le concert party c’est une forme de théâtre qui se pratique avec le public. Le public participe à la performance et aujourd’hui nous sommes fermés dans les studios de la télévision. Ça veut dire que le concert party que nous présentons aujourd’hui est boiteux. Il y a une partie qui lui est amputée et il faut la lui redonner. Raison pour laquelle il faut aller vers la population et pour aller vers elle, il faut beaucoup de création puisqu’on ne peut pas jouer et laisser. On doit filmer et après rediffuser à la télévision. Donc il faut les moyens. Permettre à cette population de se soigner, le Togolais est très stressé. Il faut qu’on essaie d’apporter beaucoup de divertissements dans nos activités, dans nos actions, d’où le nom “Zéro stress” ».

Initiée par Agbleta Kokou, alias Gbadamassi Yaya, et sa troupe, sous les auspices de l’Académie du Concert Party, la Caravane Nationale du Concert Party débutera le 15 décembre 2022 avec une prestation à Badou à partir de 20h00 GMT. La caravane compte parcourir au total 15 villes du Togo. L’Académie du Concert Party est un projet professionnel qui découle du mémoire de recherche de l’humoriste Gbadamassi Yaya, en Master à l’Université de Lomé. Cinq activités sont contenues dans l’Académie du Concert Party dont la Caravane Nationale du Concert Party.

 

 

La rédaction

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page