C’est un serpent de mer dont les Togolais peinaient depuis le début du mois mars à apercevoir le bout du nez. Jusqu’ici la réforme constitutionnelle introduite par un groupe de députés à l’Assemblée Nationale est l’objet de fécondes rumeurs et de bobards contestés dans la presse locale et sous-régionale. Pourtant au palais présidentiel, elle ne fait l’ombre d’aucun doute.

Selon des sources précises et concordantes, le Chef de l’Etat est bel et bien à la manœuvre de cette révision à laquelle le parti au pouvoir, Union pour la République (UNIR) n’est officiellement pas associé. Cependant le document en étude dépouille Faure GNASSINGBÉ de l’essentiel des leviers du pouvoir.
En marge des dernières activités menées à travers le pays, à l’instar du lancement des travaux de construction de 21 ponts, il reçoit, consulte, écoute et donne des instructions. A un visiteur du soir, il confie être prêt à sacrifier son pouvoir au bénéfice d’une stabilité sociale au pays.

« Je suis prêt à faire toute forme d’efforts visant à garantir à nos citoyens une quiétude sans pareil », a-t-il confié à ce dernier. Il est bien évident qu’à la lumière de la configuration politique actuelle à l’Assemblée Nationale, aucune révision constitutionnelle n’est possible sans l’aval tacite ou la caution morale du Président de la République.
Collaborateurs de premier plan, leaders de l’opposition, alliés politiques de circonstance, conseillers et lobbyistes. Depuis l’annonce de la révision constitutionnelle, tous se succèdent discrètement auprès du Président de la République, qui n’est pas homme à s’épancher.
A l’un deux, il s’ouvre. « Les populations ne doivent pas être victimes des collisions politiques, et si nous nous rendons compte qu’il y a des sacrifices à faire pour la stabilité, nous ne nous priverons point de ce devoir. Le Togo demeurera un havre de paix », a rapporté à Matin Libre Togo cette source anonyme.