Les parlementaires de la commission mixte Administration, Finances et Budget/ Comptes publics/ Politique Macroéconomique et Recherche économique tiennent du 12 au 16 août 2024, une réunion délocalisée à Abidjan, capitale de la République de Côte d’Ivoire. Cette réunion est axée sur le thème : « Rôle du Parlement de la CEDEAO dans l’élaboration et le suivi du budget de la communauté ». L’ouverture des travaux a été présidée par la Présidente du Parlement de la CEDEAO, l’Honorable députée Hadja Mémounatou Ibrahima du Togo, en présence de plusieurs experts de la question, des membres du gouvernement et de l’Assemblée nationale du pays hôte.
Un budget est un outil essentiel pour assurer une gestion financière équilibrée et pour planifier l’avenir. C’est aussi un plan financier détaillé qui estime les revenus et les dépenses sur une période déterminée, souvent un mois, un trimestre ou une année.
Cette définition illustre, si besoin en était, de l’importance de l’exercice qui rassemble durant cinq jours à Abidjan en Côte d’Ivoire, les parlementaires de la commission mixte Administration, Finances et Budget/ Comptes publics/ Politique Macroéconomique et Recherche économique.
Le thème de cette réunion délocalisée est intitulé comme suit : « Rôle du Parlement de la CEDEAO dans l’élaboration et le suivi du budget de la communauté ». Derrière ce thème se lit en filigrane les préoccupations des parlementaires désireux de s’affranchir du statuquo dans lequel leurs prédécesseurs ont évolué pour devenir une institution digne de renom à l’instar des parlements des autres coins du monde tel que celui de l’Union européenne citée ici en exemple lors des travaux. Hors à ce jour, le Parlement joue seulement un rôle consultatif. Il n’a pas toutes les prérogatives alors que le contrôle budgétaire est crucial pour assurer une gestion efficace, transparente et responsable des ressources financières au bénéfice de l’intégration et du développement économique de la région. Comment donc obtenir cette indépendance reste une difficile équation à plusieurs inconnues.
La communication sur « les relations de travail entre le Parlement, la Commission et le Comité de l’Administration et des Finances (CAF) de la CEDEAO » et les débats qui s’en sont ensuivi ont permis de relever que pour y arriver, il faut, entre autres, une forte volonté politique. Il faut également, pour certains intervenants, l’élection des parlementaires au suffrage universel direct. Mais, ce dernier point n’est pas très fondamental, estime l’expert Dr Rasheed Draman, Directeur Exécutif du Centre Africain des Affaires Parlementaires, citant l’exemple du Parlement de l’Afrique de l’Est qui contrôle et légifère. Il faut donc en priorité la volonté politique et plus d’engagement et de diplomatie parlementaire, car dit-il, aucun pourvoir ne s’obtient sur un plateau d’or, il faut l’arracher. La réalisation de toutes ses ambitions nécessite la disponibilité des ressources financières alors que les moyens s’amenuisent de plus en plus. Voilà des défis auxquels fait face la communauté.
À l’ouverture des travaux, la présidente du Parlement de la CEDEAO, l’honorable Hadja Mémounatou Ibrahima a lancé un appel à plus d’efforts dans la mobilisation des ressources, et ce, après avoir peint un tableau peu reluisant de la situation financière qui risque de mettre à mal l’exécution des projets et programmes de la sous-région. « Dans le contexte actuel, marqué par les répercussions mondiales de la récession et de l’inflation, provoquées par les tensions internationales et les menaces sécuritaires au sein de la région, ces ressources
financières limitées se trouvent en dessous des besoins de financement importants de la communauté. Comme vous le savez, le budget de la Communauté est alimenté à 85% par le prélèvement communautaire qui est une taxe de 0,5% imposée sur les marchandises provenant des pays non membres de la CEDEAO. Malheureusement, le dernier rapport sur l’état de la communauté révèle une faible mobilisation des ressources au cours de ces dernières années. Devant cette difficulté et face au danger qui menace la réalisation des projets et programmes communautaires ainsi que l’exécution des activités des Institutions de la Communauté, je tiens à saisir l’opportunité
de notre rencontre pour lancer un appel aux États membres afin qu’ils poursuivent leurs efforts de financement de la Communauté, a –t-elle déclaré. La présidente a poursuivi son allocution sur une autre thématique, « la liberté d’expression », en attirant l’attention des uns et des autres sur leurs responsabilités dans la promotion et la sauvegarde d’expression en lien avec le développement. « Notre responsabilité est de faire en sorte que la liberté que nos pères fondateurs ont acquise au prix de luttes acharnées se renforce davantage dans la pensée, dans l’expression e surtout dans la participation à la construction et au développement d’une région stable et prospère », a-t-telle suggéré.
D’autres intervenants relevant du gouvernement et de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire ont salué le choix du pays pour cette rencontre ainsi que la pertinence des communications programmées. Outre le thème central on retiendra « Les défis liés à l’examen du budget de la communauté : les solutions à ces défis » ; « Elaboration d’un mécanisme de suivi du budget de la communauté » ; « Rôle de médiation du parlement de la CEDEAO dans l’élaboration et le suivi du budget de la communauté.