Libération des prisonniers ivoiriens au Burkina Faso : Les dessous de la médiation de Faure Gnassingbé
Le rôle de Lomé dans le récent échange de prisonniers entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso met en avant la diplomatie subtile et efficace de Faure Gnassingbé. Ce dernier, sollicité directement par le président ivoirien Alassane Ouattara, a joué un rôle clé dans la résolution de cette crise qui empoisonnait les relations entre Abidjan et Ouagadougou depuis plus d’un an.
L’affaire remonte à septembre 2023, nous apprend Africa Intelligence, lorsque les deux gendarmes ivoiriens ont été arrêtés par les autorités burkinabè alors qu’ils poursuivaient des orpailleurs clandestins à la frontière. Malgré plusieurs tentatives de négociation directes entre les deux pays, aucune issue n’avait été trouvée.
Le tournant est survenu en août 2024, lors d’une rencontre entre Alassane Ouattara et Faure Gnassingbé en France lors du 80e anniversaire du débarquement de la Provence. Le président ivoirien a sollicité l’intervention de son homologue togolais, connu pour ses relations privilégiées avec le régime burkinabè d’Ibrahim Traoré. Dès son retour à Lomé, Faure Gnassingbé a confié la mission à Robert Dussey, qui a mené des discussions discrètes avec les parties concernées.
Après trois mois de négociations, un accord a été conclu : les deux gendarmes ivoiriens ont été échangés contre deux prisonniers burkinabè à Lomé. Cet épisode met en lumière le rôle crucial du Togo dans la diplomatie régionale.