Le choix du prochain président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est au cœur d’intrigues et de tractations entre les chefs d’État de la région. Le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló, candidat pour un deuxième mandat, voit ses chances de reconduction fortement compromises. Son mandat arrive à échéance en juillet et ses principaux soutiens régionaux, tels que le président sénégalais Macky Sall, se sont détournés de lui, peut-on lire ce jour sur Africa Intelligence.
La désaffection de Macky Sall envers Embaló semble être due à des propos tenus en privé par ce dernier, notamment sur la volonté présumée de Macky Sall de briguer un troisième mandat. Embaló a également perdu le soutien de l’ancien président nigérian Muhammadu Buhari, qui était un de ses principaux parrains régionaux.
Dans ce contexte, les chefs d’État de la CEDEAO mènent des tractations informelles pour trouver un successeur à Embaló. Selon la coutume de l’organisation, la présidence devrait revenir à un président francophone. Trois scénarios sont actuellement envisagés : Patrice Talon, président du Bénin, Faure Gnassingbé, président du Togo, et Mohamed Bazoum, président du Niger.
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Patrice Talon semble être un candidat idéal, mais il a fait savoir qu’il n’était pas vraiment intéressé par le poste. Faure Gnassingbé, qui a déjà assuré la présidence de la CEDEAO en 2018, étudie toujours la proposition. Mohamed Bazoum, quant à lui, est considéré comme l’un des candidats les plus consensuels parmi les présidents francophones de la région.
Le processus de désignation du président de la CEDEAO se fait par “consensus des pairs” lors d’un huis clos des chefs d’État. Cette décision est généralement prise après de longues tractations et rarement contestée publiquement.
La présidence de la CEDEAO est devenue moins convoitée, notamment en raison de l’affaiblissement du leadership de l’organisation et de l’émergence de juntes militaires dans la région. L’organisation a du mal à afficher son unité face à ces défis et à surmonter ses divisions internes, surtout sur la question des troisièmes mandats.
Si aucun candidat volontaire n’est trouvé, les pays francophones pourraient décider de passer leur tour et envisager la possibilité de désigner un président anglophone. Parmi les noms évoqués, celui du Nigérian Bola Ahmed Tinubu revient, bien qu’il n’ait pas manifesté d’intérêt pour le poste jusqu’à présent.