Pour la présidentielle 2021 en République du Bénin, « le vin est tiré » a indiqué lundi 12 octobre 2020, le journal béninois Fraternité apportant la précision qu’au cours d’une rencontre le week-end, l’actuel locataire de la Marina « s’est ouvert à ses soutiens politiques » sur sa décision d’être candidat.
Cette annonce faite par ce journal généralement bien informé et dont le promoteur est un soutien politique du Président de la République et maire d’une ville secondaire et la signature serait même déjà réservée pour le parrainage de la candidature de Patrice Talon, vient mettre un terme à de longs mois de supputations sur la candidature ou non du chef de l’Etat à qui ses adversaires ont abondamment rappelé ces derniers mois, sa promesse électorale de ne faire qu’un seul mandat.
Le pays amorce le processus du renouvellement du mandat d’un président dont les réformes sont décriées par l’opposition qui crie son exclusion de toutes les consultations électorales organisées depuis l’arrivée de Patrice Talon au pouvoir. Il s’agit notamment des élections législatives et communales organisées en avril 2019 et mai 2020 sans la participation des partis de l’opposition du fait de lois jugées discriminatoires. Les conséquences de ces précédentes élections non inclusives pourraient s’étendre jusqu’à l’élection présidentielle d’avril 2021 par déjà l’absence de représentants de l’opposition dans les équipes en charge du processus en cours pour l’actualisation de la liste électorale permanente informatisée (LEPI) et l’impossibilité des potentiels candidats de l’opposition de réunir le nombre de signatures de parrainage requis par le code électoral modifié et que seuls des maires et des députés peuvent accorder. Or les 82 députés siégeant actuellement à l’assemblée sont tous soit du parti Union Progressiste (UB) soit du parti Bloc Républicain (BR) tous deux partis du Président de la République. Des soixante dix sept (77) maires, à peine six (06) relèvent d’un troisième parti, Force Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) dont les collusions avec le pouvoir paraitraient de plus en plus évidentes selon plusieurs sources consultées sur place.
62 ans, Patrice Talon est élu à la tête de la République du Bénin à l’issue du deuxième tour de l’élection présidentielle de février et mars 2016 et reçu le pouvoir des mains de son prédécesseur Boni Yayi à qui sa gouvernance l’oppose désormais pour son impact sur l’état de la démocratie et des libertés dans ce pays naguère modèle de démocratie en Afrique.
Plusieurs organismes habilités ont récemment attiré sur la sonnette d’alarme. C’est le cas par exemple de l’Office français de protection des refugiés et apatrides (OFPRA) qui dans un communiqué publié le 06 octobre 2020 annonce que « Dans sa séance du 29 septembre 2020, le conseil d’administration de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides a procédé au réexamen du bien-fondé de l’inscription de la République du Bénin sur la liste des pays considérés comme des pays d’origine sûrs au sens de l’article L. 722-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, établie par décision du 9 octobre 2015.
À l’issue de ce réexamen, le conseil d’administration a décidé de suspendre l’inscription de la République du Bénin sur cette liste pour une durée de douze mois. » https://www.ofpra.gouv.fr/fr/l-ofpra/actualites/liste-des-pos-communique-du