Echos de la diaspora : A la découverte de Akou Yvette Naneh-Aziagba, avocate au barreau de Poitiers en France

Elle vient de faire son entrée au barreau de Poitiers en tant qu’avocate après avoir observé la traditionnelle cérémonie de prestation de serment,  socle de son éthique professionnelle.

« C’est avec humilité, reconnaissance, fierté et émotion que j’ai juré devant la Cour d’Appel de Poitiers, ce 13 décembre, d’exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité », a indiqué Me Akou Yvette Naneh-Aziagba après la cérémonie.

La togolaise intègre le pôle Contentieux Droit commercial, Droit de la propriété intellectuelle, Droit du numérique et des nouvelles technologies du Cabinet TEN France de Poitiers. Dans sa nouvelle rubrique « Echos de la diaspora », Matin Libre Togo présente le parcours inspirant de cette togolaise depuis sa terre natale jusqu’en France.  Lire l’entretien :

M L Togo : Parlez de votre parcours de formation du Togo en France …

« J’ai fait le cours primaire à l’école pilote d’Aného et à l’école primaire et public de Messan-Kondji à Aného sanctionné par le CEPD en 2001. Après, j’ai fait le collège et le lycée de Zébévi à Aného. Après le BAC 1 série C en 2007 et un Bac D en 2008, je voulais faire la médecine à l’Université de Lomé mais mon papa que je remercie de tout mon cœur pour cette orientation m’a imposé de faire le droit puisque pendant ce temps je militais dans les associations et ONG de droit de l’homme.  C’est ainsi qu’il m’a amené à l’Université de Kara pour m’inscrire à la Faculté de Droit et des Sciences Politiques (FDSP) en 2008. J’ai donc fait le droit des affaires à la FDSP de Kara de 2008 à 2012 sanctionné par une maîtrise avec mention Assez-bien.

Étant major de la promotion, j’ai bénéficié d’un soutien financier du gouvernement togolais et d’un projet européen pour faire le Master 2 Recherche en droit de la propriété intellectuelle à la faculté de droit et des sciences sociales de l’Université de Poitiers en 2013 en France.

Après l’obtention du Master 2 en 2014, j’ai entamé la rédaction d’une thèse portant sur le droit commun des signes distinctifs en cotutelle entre l’université de Lomé et l’université de Poitiers sous la direction des professeurs Koffi AGBENOTO et Madame Marie-Eugénie LAPORTE-LEGEAIS que j’ai soutenue le 17 décembre 2020 à l’Université de Poitiers. Parallèlement à la rédaction de ma thèse, j’avais assuré des missions d’enseignement dans les différentes matières du droit privé à l’université de Poitiers, à l’IUT de Niort et à l’Université Paris Sorbonne Nord.

Bien avant la soutenance, je me suis inscrite à l’École du Centre Ouest des Avocats (ECOA) de Poitiers. Il sera souligné qu’il existe une passerelle permettant aux docteurs en droit de s’inscrire directement à l’école des avocats en France sans passer l’examen d’accès au Centre Régional de Formation Professionnelle d’Avocats (CRFPA). La formation à l’ECOA pour devenir avocate a duré en tout 18 mois.

D’abord, une première période de 6 premiers mois de cours théoriques à l’école de décembre 2020 à juin 2021. Ensuite, une seconde période de 6 mois de stage de Projet Pédagogique Individuel, « dit PPI », effectué dans un cadre différent de celui d’un cabinet d’avocat inscrit à un Barreau français, plus précisément à l’UFC QUE CHOISIR DE TOURS de juillet à décembre 2021.

Enfin, une dernière période de 6 mois de stage dans un cabinet d’avocat, mais moi j’ai effectué en tout 8 mois et demi de stage dans le Cabinet d’avocats WALTER ET GARANCE de Tours de janvier à septembre 2022. Après ces durs mois de stage, nous avons passé l’examen du certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA) que j’ai obtenu en octobre 2022. C’est à la suite de cet diplôme que le 1er novembre 2022, j’ai été recrutée par le cabinet d’avocat TEN France de Poitiers sur le pôle Contentieux, droit commercial, droit de la propriété intellectuelle, droit du numérique et des nouvelles technologies.

 

 

M L Togo : Devenir avocate, est-ce un rêve (d’enfance) réalisé ?

 

« Je dirai oui en partie car depuis mon enfance, j’aime prendre la défense de mes camarades, mes amis et les conseiller. J’ai également un autre rêve qui n’est pas incompatible avec la profession d’avocat, celui d’être enseignant chercheur en droit que j’ai toujours réalisé en parallèle de ma formation. A cet effet, j’interviens à la FDSP de l’Université de Kara dans certaines matières de droit privé »,

 

 

M L Togo : Y a t-il d’autres compatriotes avocats à Poitiers et en France et quelles sont vos relations avec eux ?

« Oui, j’ai des aînés et des confrères avocats au barreau de Poitiers, de La Rochelle, de Limoges et de Paris avec qui j’ai des relations conviviales et confraternelles de qualités ».

M L Togo : Vous intégrez le pôle du droit numérique, propriété intellectuelle…, quelle est votre spécialité ?

« Notre domaine d’intervention est un peu vaste. En effet, j’interviens dans le domaine contentieux en droit économique, en contentieux civil et commercial, en droit bancaire et des garanties, en droit de la responsabilité contractuelle et délictuelle, en droit commercial, en droit des sociétés, en droit des assurances, en droit des marchés privés, en droit de la consommation, en droit de la concurrence et de la distribution, en droit du numérique, en matière de recouvrement des créances, en droit de la propriété intellectuelle et des nouvelles technologies et en droit des procédures collectives ».

 

5 – Quel message avez-vous pour la jeune fille togolaise ou africaine qui aimerait suivre votre parcours ?

« J’aimerais encourager mes jeunes sœurs à être persévérantes, déterminées et focus sur leurs études ou formations. Il y aura, certes, des moments de doute et de découragement mais ne jamais baisser les bras, mais d’avancer quelles que soient les péripéties de la vie. Et surtout ne jamais renoncer à ses rêves et projets à cause d’un homme et de beaucoup prier pour demander la présence et la direction divine dans toutes prises de décisions. Je finirai en remerciant mes parents, mes sœurs, ma famille, mon mari, mon cousin et ma belle-famille qui ont cru en moi et m’ont toujours soutenue pour la réalisation de mon projet professionnel ».

M L Togo : Merci

« Merci à vous aussi ».

 

Des propos recueillis par Lazarre KONDO

 

 

 

 

 

 

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