Côte d’Ivoire: Alassane Ouattara officiellement vainqueur de l’élection du 31 octobre, crainte d’un remake des scènes de violences de 2010
Candidat à sa propre succession, Alassane Ouattara a été réélu pour un troisième mandat à la présidence de la Côte d’Ivoire avec 94,27% des voix. Selon la Commission électorale indépendante (CEI), alors que le taux de participation est de 53,90 %, le président du RHDP, âgé de 78 ans, a obtenu de plus de 90 % des voix (3 031 483 voix) dans la plupart des circonscriptions.
Le candidat indépendant Kouadio Konan Bertin tient la seconde marche du podium avec 1,99% des voix (64 011 votes).
Nonobstant le boycott de l’élection par les deux (02) candidats de l’opposition (l’ancien président Henri Konan Bédié et l’ex-Premier ministre Pascal Affi N’Guessan), ils ont reçu des suffrages, 1,66% (53 330 voix) pour le premier et 0,99% (31 986 voix) pour le second.
*Un scrutin non inclusif et boycotté*
Un rapport préliminaire de trois (03) missions d’observation que sont la mission internationale d’observation électorale (Mioe), l’institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (Eisa) et le Centre Carter (Tcc),
remet en cause l’élection présidentielle du 31 octobre dernier.
Après avoir égrené une pléiade d’anomalies liées entre autres, au contexte politique et sécuritaire, à l’enregistrement des candidatures, au parrainage citoyen, à la campagne électorale et financement des partis politiques, au cadre juridique de l’élection présidentielle, aux opérations de vote, ces trois missions en viennent à la conclusion que le scrutin a été « non inclusif, boycotté et surtout « laisse un pays fracturé».
*Un remake de 2010 ?*
La crise pré-électorale laisse sans doute place à la celle post-électorale. Malgré la proclamation des résultats par la Cei donnant Alassane Ouattara vainqueur, l’opposition ne veut pas lâcher prise. Elle a annoncé dans la foulée la création d’un conseil constitutionnel dirigé par Henri Konan Bédié.
Selon le candidat du FPI Pascal Affi N’Guessa, porte-parole de l’opposition, le Conseil a pour mission de mettre en place dans les prochaines heures un gouvernement de transition.
L’ancien président Laurent Gbagbo s’est inscrit sur la même longueur d’ondes que l’opposition. « Constatant la vacance du pouvoir exécutif, le Conseil national de transition aura pour mission de préparer le cadre d’une élection présidentielle juste, transparente et inclusive […] et de convoquer des assises nationales pour la réconciliation nationale en vue du retour à une paix définitive en Côte d’Ivoire », a-t-il indiqué.
Du côté du parti au pouvoir, on parle de « provocation » et surtout de velléité pour attirer l’attention». Sur France 24 Mamadou Touré, porte-parole du RHDP, a indiqué que c’est un « acte désespéré d’une opposition qui a échoué dans sa volonté de faire une désobéissance civile et d’empêcher les élections »
« Je tiens à préciser que ce genre d’initiative tombe sous le coup de la loi. Ils savent à quoi s’en tenir », a-t-il martelé.
Pour rappel, selon le code électoral en vigueur, la CEI a trois (03) jours pour transmettre ces résultats au Conseil constitutionnel, qui a sept (07) jours pour les valider.