Décédé le 26 mai dernier, Aboudou Assouma, président de la Cour Constitutionnelle a été inhumé ce lundi 05 mai. Il a bénéficié avant l’enterrement d’un hommage national, cérémonie présidée par le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé, en présence du Premier ministre, Victoire Tomégah-Dogbé, la présidente de l’Assemblée nationale, Yawa Djigbodi Tsègan, des membres du gouvernement et un aéropage de personnalités civiles, militaires et traditionnelles.
La cérémonie a débuté avec l’observation d’une minute de silence, suivie d’une prière musulmane et éloges funèbres, empreinte d’émotion et de douleur.
« Une grande figure, un monument du paysage institutionnel de notre pays s’est éteint, nous léguant un héritage immense. Sa sagesse, sa passion du droit, son dévouement à la Constitution et sa loyauté ont marqué et inspireront encore les générations présentes et futures ». C’est par ces mots que le gouvernement, par la voix du ministre en charge des Droits de l’Homme et des Relations avec les Institutions de la République, Christian Trimua, a introduit ses éloges sur la vie du président Aboudou Assouma qui incarnait loyauté, intégrité et rigueur.
« Sous sa présidence, la juridiction constitutionnelle se consolida et monta en puissance dans l’exercice de ses différentes attributions, dans son organisation et son fonctionnement », a ajouté le ministre.
Homme de grande écoute, Aboudou Assouma a été un monument africain du droit, toujours à la quête de la justice, « laissant dans son sillage un parfum d’humanisme et de combat acharné, non seulement pour le Togo, mais aussi pour l’Afrique. Sa croyance et sa foi en ce que nous faisons, depuis 1998, au sein de notre Association se sont manifestées par la participation de la Cour Constitutionnelle du Togo à toutes les activités de notre réseau », a indiqué Me Victor Adossou, président de l’Association Africaine des Hautes Juridictions Francophones.
Qui était Aboudou Assouma ?
Né en 1945 à Kara, Aboudou Assouma fit ses études primaires et secondaires à kara, sanctionnées par un Baccalauréat II. Il poursuivit ses études de droit à l’Université de Toulon, en France où il obtint une maitrise en droit privé. Ce qui lui ouvrit les portes de l’Ecole supérieure de magistrature de Paris d’où il sort nanti du diplôme de magistrat.
De retour au pays, il commence une brillante et fulgurante carrière, aussi bien dans la magistrature que dans d’autres institutions, dont la CNDH. Il fut nommé, en 1977, juge d’instruction au tribunal de première instance de Lomé, Premier substitut du Procureur de la République, puis procureur de la République. Juriste chevronné, Aboudou Assouma avait le souci permanent de la professionnalisation de la magistrature et de la lutte contre la corruption. D’où, son désir de mettre ensemble le corps des magistrats, en créant l’Association Professionnelle des Magistrats du Togo (APMT). Nommé juge à la Cour Constitutionnelle en 1997, il en devint président en 2007, responsabilité qu’il assumait jusqu’à sa disparition, le 26 mai 2023.
Après la conférence nationale, il fut ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Forces Armées Togolaises dans le gouvernement de transition.