Ces dernières années, de nombreux gouvernements africains se sont engagés dans la promotion d’une croissance agricole inclusive. Un rapport nouvellement publié souligne néanmoins que les efforts déployés négligent souvent le rôle clé joué par le genre.
La recherche montre que les différences entre les genres affectent la capacité des pays africains à atteindre leurs objectifs d’éradication de la faim, de réduction de la pauvreté, de stimulation du commerce et d’augmentation de la résilience face aux changements climatiques et autres risques.
Pour parvenir aux résultats escomptés, un rapport annuel 2019 sur les tendances et les perspectives (ATOR) a été lancé ce lundi à Lomé, à l’occasion de la Conférence annuelle 2019 du Système régional d’analyse stratégique et de gestion des connaissances (ReSAKSS).
Ce rapport intitulé << Egalité des genres en Afrique rurale : des engagements aux résultats >> rassemble les différents résultats de la recherche nécessaire pour faire progresser l’égalité des genres sur le continent africain et pour réaliser les objectifs d’élimination de la faim et de renforcement de la résilience fixés dans la Déclaration de Malabo de 2014.
Venus de divers pays de l’Afrique de l’Ouest et du continent africain, ces acteurs qui ont répondu présents à cette conférence qu’organise à Lomé, l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) en collaboration avec la Commission de l’Union Africaine (CUA) se penchent sur la question de la revue et du dialogue autour de l’agenda de mise en oeuvre du Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA).
<< Sur le thème de cette conférence, la CEDEAO espère un partage des bonnes pratiques pour le bonheur du milieu rural africain. Il est constaté à regret qu’un écart de 34% reste à combler entre les hommes et les femmes sur le continent, et qu’en Afrique de l’Ouest, l’écart varie entre 30 et 42% et s’est aggravé avec le terrorisme. Ceux qui vivent dans les lieux ruraux tout comme ceux des milieux urbyain, ont le même droit d’accès, à la santé, à l’éducation >>, a indiqué M. Sékou Sangaré, commissaire en agriculture et de la CEDEAO.
A l’ouverture des travaux de cette 19ème rencontre, le ministre de l’Agriculture, de la production animale et halieutique du Togo, Noël Koutéra Bataka, a invité les délégués à produire des éléments qui aideront à la rédaction de meilleures politiques nationales, sur l’équité genre.
<< Nous devons mettre la houe dans les musées et mécaniser l’agriculture. Nous devons avoir un moyen de faciliter la tâche aux femmes et aux jeunes des milieux ruraux qui s’adonnent à l’agriculture et amener d’autres encore à s’y investir >>, a-t-il fait savoir.
Créé en 2006 dans le cadre du Programme detaillé de développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA), le Système régional d’analyse stratégique et de gestion des connaissances (ReSAKSS) soutient les efforts visant à promouvoir une planification et une mise en oeuvre des politiques fondées sur des données scientifiques et axées sur les résultats.
Bernadette AYIBE