Ramadan 2020 : Après une semaine de jeûne
La communauté musulmane est rentrée dans le jeûne depuis le 24 Avril dernier.
Inscrit dans les Piliers de L’islam, il vise à purifier le corps et l’esprit du fidèle et lui permettre de mieux comprendre le sort des plus pauvres.
Cette année, le jeûne est observé dans un contexte spécial en raison de la pandémie du Covid-19.
Les mesures du gouvernement
Depuis l’apparition de la maladie au Togo en début du mois de Mars, le gouvernement togolais a annoncé des mesures pour éviter sa propagation.
Il s’agit notamment de l’interdiction de regroupements des personnes, de la fermeture des lieux de culte… Plus tard, un couvre-feu a été décrété de 20h à 6h pendant 3 mois.
C’est dans ce contexte que le jeûne a commencé pour la communauté musulmane. Le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales a invité les musulmans à observer le jeûne et la prière mais dans le respect des mesures annoncées par l’autorité.
Les muezzins sont autorisés à appeler les fidèles à la prière sauf qu’elle doit se faire par chaque fidèle chez lui à la maison.
Difficile de s’adapter…
Beaucoup de fidèles musulmans ont du mal à s’adapter au nouveau rythme qu’impose le Covid-19.
“Nous respectons bien les heures de prières dans notre famille. Une fois l’appel du muezzin, on s’organise pour nous mettre dans les conditions. Seulement, on est 5 ou 6 et chacun sur une natte à une distance bien raisonnable” nous a confié Habib S., jeune commerçant au grand marché de Lomé.
Un autre musulman, cadre du pays regrette les partages de repas que nous pourront plus faire comme autrefois après les prieres.
“Chaque fois après la prière à la mosquée, nous avions toujours l’habitude de distribuer des kits alimentaires à tout le monde. Cette aumône est impossible cette année, et je me demande comment sera la fête de ramadan” s’est il interrogé.
Les fruits…
Avant et après le jeûne, il est conseillé de bien se nourrir afin d’amener le corps à supporter les heures sans eau ni nourriture. Les fruits sont très prisés en ce moment dans les marchés du Togo et particulièrement à Lomé.
S’il est vrai que les prix augmentent chaque année pendant le carême des musulmans, cette année les revendeurs sont confrontés à un autre problème : le ravitaillement.
En effet, les prix ont doublé voir triplé parce que les frontières sont fermées, et difficile ou impossible de passer les péages pour aller vers les marchés réputés pour les fruits dans le pays.
“Avec la situation, les prix ont augmenté. Ce qui nous exposons à 300 F l’année dernière se retrouve à 500F. Je parle des mangues. Pour les oranges et autres, nous seulement on en trouver difficilement mais ce sont des petites, rien ne nous arrange” a déclaré Madame Dela installée au bord du boulevard à Agoè Sogbossito.
Pour claire, jeune femme de la trentaine, le couvre-feu l’embete.
“Avant les musulmans pouvaient venir payer les fruits après la prières. Maintenant, s’ils finissent la prière aussi, impossible de sortir. Ils sont obligés de payer avant la prière. Mais c’est pas toujours comme quand il paient après”.