Mali: Une transition de douze mois conduite par un civil ?
Neuf jours après sa démission et son arrestation, le désormais ex-président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a été libéré jeudi 27 août, après de longues discussions entre les médiateurs de la CEDEAO et la junte au pouvoir. Un point essentiel reste néanmoins la pierre d’achoppement de ces négociations, à savoir la durée de la transition.
Alors que les militaires souhaitent garder le pouvoir pour trois ans, la mission ouest-africaine, elle, propose une durée maximale de 12 mois avec un gouvernement de transition dirigé par un civil ou militaire à la retraite.
Les deux parties ne sont pas tombées d’accord. Mais la délégation conduite par l’ancien président du Nigeria, Goodluck Jonathan, s’est tout de même dite confiante que la junte accède à sa demande.
Un an suffira-t-il aux nouvelles autorités du Mali pour créer les conditions de nouvelles élections afin d’éviter au pays de retomber dans les erreurs du passé? Une chose est sûre, les priorités du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) sont nombreuses.
La transition devra procéder en effet à la révision de la Constitution, la reformer le système électoral et le secteur de la sécurité afin de jeter les bases du renouveau dans la gouvernance au Mali en proie à des menaces terroristes qui continuent de grignoter des territoires au nord et au centre de ce vaste pays d’Afrique.
De l’avis des observateurs de la vie politique malienne, il ne faudrait pas surtout aller dans la précipitation en organisant des élections au risque de replonger le pays dans une nouvelle crise politique qui nécessiterait encore l’entrée en jeu des militaires.
La durée de la transition est un sujet essentiel pour la CEDEAO dans le contexte malien caractérisé par la tentation de l’armée à s’accrocher au pouvoir.