Le 30 mai 2020 à Paris, mourrait Me Yawovi Agboyibo, l’une des figures emblématiques de la lutte pour l’avènement de la démocratie au Togo. Sa mort a touché plus d’un, eu égard à sa notoriété dans le sérail politique Togolais.
Alors que les hommages et les témoignages fusaient de partout dès l’annonce de son décès, il a fallu plusieurs jours, avant que le gouvernement Togolais ne se prononce sur le sujet. Dans un communiqué en date de ce mercredi 03 juin 2020, Sélom Klassou et les membres de son gouvernement disent avoir appris avec « beaucoup d’émotion et de douleur la disparition » du président du Comité d’action pour le renouveau (CAR), qui pour eux est un « homme politique emblématique, grand défenseur des droits humains et éminent juriste ».
Tout en présentant ses condoléances à la famille biologique, politique et professionnelle de l’illustre disparu, le gouvernement a indiqué qu’«avec sa mort, le Togo perd une figure marquante de son histoire institutionnelle et politique de ces dernières décennies ».
Cette réaction pour le moins tardif, vient conforter, dans leur indignation, les citoyens togolais qui reprochent au gouvernements d’être « sélectif » dans la manifestation de sa solidarité et de sa compassion face aux cas de décès de figures marquantes de la vie publique de leur pays.
Le cas de l’ancien premier ministre Edem Kodjo, parti dans l’au-delà quelques semaines avant Me Agboyobo est patent. L’opinion était surprise par le « black-out » total du gouvernement et surtout le président de la République, Faure Gnassingbé sur le décès de ce brillant homme qui a été d’ailleurs son tout premier chef de gouvernement.
« Quand on sait la célérité avec laquelle, le chef de l’Etat rend hommage à d’autres personnages qui décèdent ailleurs en Afrique ou dans le monde, à travers des tweets et des messages sur facebook, il y a de quoi s’interroger sur les motivations d’une telle indifférence face aux décès des nôtres », relèvent plusieurs togolais.
