
Depuis la nomination de Badanam Patoki, le 8 octobre, au poste de ministre de l’Économie et de la Veille stratégique du Togo, l’Autorité des marchés financiers de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (AMF-Uemoa), se retrouve sans direction effective, au cœur d’un bras de fer entre le Bénin et le Niger.
Selon le principe de rotation entre les pays membres, la présidence de l’Autorité devrait revenir au Bénin. Mais Niamey conteste cette logique, peut-on lire ce jour sur Africa Intelligence.

Le Premier ministre et ministre nigérien des Finances, Ali Lamine Zeine, estime que son pays a été injustement privé de ce tour à la suite du coup d’État de 2023. Les autorités nigériennes soutiennent que leur participation à certaines instances de l’Uemoa prouve que leur exclusion n’a plus lieu d’être.
L’argument est d’autant plus défendu que le Burkina Faso, également membre de l’Alliance des États du Sahel (AES) et dirigé par une junte, a récemment obtenu la présidence du Conseil des ministres de l’Uemoa. Cette décision avait été longtemps bloquée par le président ivoirien Alassane Ouattara, qui estimait qu’un pays de l’AES ne pouvait diriger une institution régionale sans légitimité politique claire, au regard de la posture de ces États vis-à-vis du franc CFA.
En attendant un accord politique entre Niamey et Cotonou, l’AMF-Uemoa est quasiment à l’arrêt. Ses réunions ne peuvent être convoquées, et plusieurs dossiers restent en suspens. Des sociétés de gestion et d’intermédiation, en attente d’agrément, voient leurs procédures bloquées, alors même que la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) tente de se stabiliser après une période mouvementée.

